L’Armagnac est une eau-de-vie issue de l’assemblage de vins distillés. Les raisins sont d’abord vinifiés en blanc, avant d’être distillés dans des alambics. Seulement 10 cépages peuvent entrer dans sa composition. Les plus importants sont l’ugni blanc, le colombard, le baco 22A et la folle blanche. Les autres sont présents de façon sporadique sur le vignoble.
Le décret de Fallières de 1909 fixe la liste des cépages de l’Armagnac
Le décret de Fallières de 1909 a établi une liste de 10 cépages qui, une fois vinifiés, peuvent entrer dans la composition de l’eau-de-vie d’Armagnac. L’ugni blanc est le plus représenté. Il occupe 75 % de la superficie du vignoble armagnaçais. Le baco 22A représente quant à lui 20 % de l’encépagement. Le reste est planté à 4 % de colombard et à 1 % de folle blanche. 6 autres cépages sont tout de même autorisés à être vinifié dans le but de produire de l’eau-de-vie : le jurançon blanc, la clairette de Gascogne, la blanquette grise, le plant de Graisse, le meslier-Saint-François et le mauzac. Pour des raisons de fragilité, ces derniers ont tendance à disparaître progressivement.
Les principaux cépages en Armagnac
Parmi les 10 cépages autorisés, 4 d’entre eux sont encore cultivés dans la région pour produire de l’Armagnac. L’ugni blanc est largement majoritaire, c’est un cépage robuste et résistant. Le baco 22A est un cépage hybride issu du croisement de la folle blanche et du noah est le second cépage le plus présent puisqu’il représente un cinquième des vignes. Le Colombard, cépage traditionnel du Cognac est aussi présent çà et là. Le jurançon blanc, lui aussi cultivé dans les Charentes, est très faiblement représenté.
L’ugni blanc, le cépage roi en Armagnac
L’ugni blanc est un cépage originaire d’Italie et plus précisément de la Toscane où il est appelé Trebbiano. Il est apprécié pour sa grande résistance à l’Oïdium. Il couvre à lui seul plus de 11 hectares du vignoble de la région d’Armagnac. Il se caractérise par une production très importante qui peut atteindre 100 à 150 hectolitres par hectare. Il est également résistant aux gelées et particulièrement adapté aux sols argilo calcaires, majoritaires dans la région. Aussi appelé Saint-Émilion, clairette ronde ou rossola, il donne des vins simples et peu alcoolisés qui une fois distillés produisent des eaux-de-vie fines.
Le baco 22 A, le cépage hybride de l’après-Phyloxéra
Le baco 22 A est un cépage hybride issu de la folle blanche et du noah, lui-même hybride issu du Taylor et de Vitis Riparia. Il s’agit d’un cépage blanc uniquement présent dans la région de l’Armagnac. Suite à la crise phylloxérique qui toucha le Sud Ouest au XIXe siècle, un instituteur du nom de François Baco, décida de marier des cépages européens et américains pour augmenter leur résistance. Le baco 22 A nait en 1898. Il se plait particulièrement sur les sables fauves du Bas Armagnac où il est appelé localement picquepoul. Ce cépage à haut rendement produit des eaux-de-vie d’une qualité exceptionnelle avec un excellent vieillissement. Le baco confère à l’eau de vie du Bas Armagnac sa rondeur et ses notes de fruits murs caractéristiques.
Le colombard, le cépage de l’eau-de-vie de Cognac
Le Colombard est un cépage blanc utilisé traditionnellement dans les Charentes pour produire du Cognac ou du Pineau. Ce cépage sensible produit un vin de chauffe rond et alcoolique. Il couvre environ 600 hectares du vignoble armagnacais. Le Colombard, aussi appelé colombier ou blanc Émery, sert principalement à la production de vins blancs. On le retrouve aussi sur certains vignobles bordelais. Son eau-de-vie fruitée et épicée est utilisée en assemblage principalement.
La folle blanche, le cépage historique de l’Armagnac
La folle blanche, dont est issu le Baco A 22 est un des cépages historiques du vignoble armagnacais. Originaire des Charente comme le Colombard, ce cépage blanc est le principal cépage utilisé pour la production de l’eau-de-vie d’armagnac jusqu’en 1890. Actuellement il ne représente plus que 1 % de l’encépagement du vignoble, couvrant à peine 150 hectares. Fragile, il demande beaucoup de soins et de traitements. Appelé gros plant, plant de dame ou chalosse blanche, on le retrouve principalement dans la production des vins blancs secs du pays nantais et en Armagnac depuis le XVIIe siècle. Son vin acide confère aux eaux-de-vie de bonnes qualités de vieillissement. Distillé en Blanche, il confère à l’eau-de-vie des arômes floraux, fins et élégants.
Les autres cépages de l’Armagnac
Six autres cépages sont autorisés pour produire l’eau-de-vie d’Armagnac. Cependant, la plupart d’entre eux ont totalement disparu.
- Le jurançon blanc, un cépage du Sud Ouest assez résistant qui produit un vin sans caractère.
- La clairette de Gascogne, originaire du Midi, dont il ne reste que quelques plants.
- La blanquette grise, qui pourrait faire son retour en raison de sa grande résistance et de ses rendements conséquents. Elle produit des eaux-de-vie onctueuses et rondes, assez proches de celles produites avec le baco.
- Le plant de graisse, aussi connut sous le non de blanquette grise, il s’agirait en fait d’un seul et même cépage.
- Le mesliers Saint-François, originaire du Centre Loire. Il apporte des notes fraîches aux eaux-de-vie tout en ayant l’avantage d’être très résistant aux gelées, fréquentes en Armagnac.
- Le mauzac blanc, aussi appelé blanquette. Au sommet de son encépagement dans les années 60, il a depuis été totalement délaissé. Il se caractérise par une grande acidité.