L’Armagnac est une région naturelle française située entre le Gers, le lot et Garonne et les Landes. Ce territoire faisait autrefois partie du comté d’Armagnac, appartenant lui-même au duché de Gascogne. La région Armagnac est marquée par les invasions successives et par l’histoire de la vigne, cultivée sur le territoire depuis l’antiquité. On y produit de l’eau-de-vie depuis le 15e siècle sous le nom d’Aygue ardente puis d’eau-de-vie d’Armagnac.
Qu’est-ce que l’Armagnac ? Une région viticole avant tout
L’Armagnac est d’abord une région viticole où l’on produit non seulement de l’eau de vie d’Armagnac, mais aussi du vin sous l’appellation IGP Côtes de Gascogne et de la liqueur sous l’AOP Floc de Gascogne. Ce sont 15 000 hectares de vignes qui s’étendent de Roquefort à l’Ouest à Fleurance à l’Ouest. Les premières eaux-de-vie font leur apparition en Armagnac dès le XIVe siècle. Alors nommée Aygue ardente, l’eau-de-vie est utilisée dans les monastères à des fins médicamenteuses. On lui reconnait alors de nombreuses vertus médicinales. L’eau-de-vie d’Armagnac ne sera considérée comme une boisson que vers le XVe siècle, lorsque les marchands hollandais l’introduisent à Hambourg, Amsterdam et Bruges. Les eaux-de-vie sont alors plus faciles à transporter que le vin et beaucoup moins taxées. Mais c’est réellement au XVIIIe siècle que la consommation d’Armagnac prend de l’ampleur avec l’apparition des bouilleurs de cru. C’est également à cette période que l’eau-de-vie d’Armagnac est introduite à la cour du Roi Louis XV par la marquise de Livry.
Qu’est-ce que l’Armagnac ? Une eau-de-vie à base de vin blanc
L’armagnac est une eau-de-vie distillée à partir de vin blanc exclusivement. Le Bureau National Interprofessionnel de l’Armagnac, fondé en 1962, est chargé de contrôler et de promouvoir l’eau-de-vie d’Armagnac. Les cépages qui entrent dans la composition de l’Armagnac sont codifiés depuis 1909 et le décret de Fallières. Certains d’entre eux ont cependant totalement disparu. D’autres encore sont spécifiques à l’appellation. Les cépages autorisés sont au nombre de 10 : l’ugni blanc, le baco 22A, le colombard, la folle blanche, le jurançon blanc, la clairette de Gascogne, la blanquette grise, le plant de Graisse, le meslier-Saint-François et le mauzac. Une fois vinifiés en blanc de manière traditionnelle, les vins sont assemblés et distillés. C’est de cet assemblage et de cette distillation que naît la précieuse eau-de-vie d’Armagnac.
Qu’est-ce que le bas Armagnac ?
La région Armagnac se divise en trois territoires distincts qui forment 3 aires d’appellation régionale. La première et la plus connue est le Bas Armagnac, qui regroupe le plus grand vignoble destiné à la production d’Armagnac. L’Armagnac Ténarèze et le Haut Armagnac se partagent le reste du territoire. Chacune de ces appellations dispose d’un terroir unique et produit un Armagnac aux caractéristiques différentes. Le Bas Armagnac produit des eaux de vies riches et onctueuses, ce sont aussi les plus réputées. Tandis que l’Armagnac Ténarèze produit des Armagnac corsés qui devront passer 20 à 30 ans en fûts de chêne pour exprimer leur arôme. Le Haut Armagnac est un territoire en pleine restructuration qui produit de l’Armagnac blanc, une eau-de-vie au caractère vif qui se boit plutôt jeune.
Qu’est-ce qui remplace l’armagnac en cuisine ?
L’Armagnac est un alcool très utilisé en cuisine, cependant il est de moins en moins présent dans nos cuisines. Lorsque vous devez réaliser une recette préconisant de l’Armagnac, vous pouvez aisément la remplacer par son cousin le Cognac. Cependant, même si les deux eaux de vies sont proches dans leur production, leurs saveurs sont différentes. L’Armagnac gagne à être connu. Il se marie idéalement avec une rouelle de porc au pruneau et s’utilise également pour flamber des gambas ou réaliser de succulents cocktails.